mardi 19 août 2008

atelier & plein-air - indoors/outdoors

Un ancien temple / An Old Temple.
photoshop
. 2008


Depuis le mois de juin, je ne présente que des peintures à l'huile personnelles. Sans doute le fais-je car je n'ai aucune illustration en cours ; et les quelques rares images que j'ai réalisées dernièrement ne sont pas en ma possession (il faudrait que je pense à les récupérer, mais c'est une habitude que j'ai, de laisser traîner mes dessins et de les oublier). Je fais donc surtout de la peinture personnelle, et il en reste d'ailleurs un certain nombre que j'aimerais publier ici.

Ces temps derniers, l'illustration me laisse un peu perplexe. Les livres que je vois ici en France me semblent souvent réchauffés, et ceux qui s'adressent aux enfants ne pas s'adresser du tout à des enfants, mais à des graphistes et illustrateurs qui se font plaisir entre eux, jouant de références, de stylisations et de postures qu'ils chérissent tant. J'ai l'impression, peut-être erronée, que la posture se porte bien, et les afféteries aussi, caractères typiques d'ateliers dont me paraît dépourvue la peinture extérieure et les croquis, où il faut aller vite et faire du mieux qu'on peut pour être compris. Dans l'atelier, l'esprit de synthèse se perd parfois. Nous avons en outre tendance à pousser la propreté des illustrations au point de tuer leurs vibrations, leur mouvement insaisissable au profit de la raideur.

Mais, afin de changer des peintures à l'huile, voici un décor de forêt pour mon portfolio en cours. Si je parlais de la différence entre peinture en atelier et peinture en extérieur, c'est parce que dans ce croquis numérique (photoshop), je souhaitais garder intacte une fraîcheur propre au plein air, de l'effet direct, et ne pas couvrir l'ensemble d'une propreté et de fioritures d'atelier. Il est supposé illustrer un passage de L'homme qui voulut être roi, de Kipling. Ce livre se prête bien à de l'exotisme et des effets d'échelle assez marqués.



Since June, I've only published personal oil paintings here, and one of the reasons I've done so is that I don't have any editorial picture on the drawing board these times. The few cover paintings and illustrations I did recently aren't at my place, and I have to get them back before I forget (which is quite common for me). So, I do peronal work, and I've got several pieces I'd like to put here on the blog.

Recently, the least I can say is that I feel quite perplex about illustration. I know the "web 2.0" is not the place to be harsh (or it is, but in unbelievably mean and disrespectful manners), but I have to say that I'm not convinced with what I see here in French bookstores. There's often nothing new about illustration, especially children illustrations, which ain't aimed at kids at all, but at illustrators and graphic designers, who take pleasure in copying, over-stylizing (to the caricature) and adopting creative stances. Maybe I'm wrong (I surely am), but I think stances and preciosity are doing O.K., and are typical of working indoors. When you work outdoor, everything changes so quickly that you have to focus on the effects you wanna paint with the fastest manner and a very direct and thoughtful approach. You can't fool around with your usual gimmicks. Indoors, when painting at your drawing board, I feel we lose sometimes the ability to see the big picture and use a bit to much of our clever formulas. I also think we so desperately aim at clean, professional pictures that we kill vibrancy of color and movement.

But, for now, as I'd like to change a bit from the usual plein-air oil paintings, this is a wood digital concept I did recently for my in progress portfolio. I talked about outdoors painting, because in this piece, I tried to capture the scene in a very direct, sketchy approach. I wanted the picture to stay fresh and not to make it over-detailed. The inspiration is Kipling's short story The Man Who Would Be King, which is a very good source of exotic, large-scaled sceneries.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Magnifique impression, qui n'est pas sans rappeler, dans une version un peu plus tropicale et un peu moins dominée par un chaos minéral, l'aquarelle de Stonehenge par Constable en 1820 (V & A Museum). En bref, j'adore ce très spectaculaire morceau...

Old Jermyn Street Stroller

Cécile a dit…

Cher Armel
je n'avais jamais pensé au problème de l'illustration française en termes d'opposition entre atelier et plein air; et même si cette opposition n'explique pas tout, je pense qu'elle est très pertinente. J'aimerais bien voir Mme Dautremer tenter d'insérer ses zigouigouis filandreux dans un croquis sur le vif! Quant au problème de la posture, tu sais bien ce que j'en pense. Nous sommes dans l'air de l'appareil photographique numérique et nous sommes tous, à chaque instant, des poseurs potentiels. Il faut sans doute apprendre à se détacher de l'image pour pouvoir faire de la peinture.

Alicia Padrón a dit…

Well oh well... I didn't know this side of you Armel! Really great!

What I love about it is that even though is digital it is so painterly in style and so you... wonderful :o)

hj a dit…

tres beau , tres pur , impression d'espace et de profondeur, bel éclat. Bravo vraiment!
ET merci pour le tuyau pour le retardateur acrylique, je prends note pour le futur lorsque j'aurai fait qques progrès!

armel a dit…

merci à tous! Voilà quelque temps que je n'ai pas repris les dessins à la tablette, mais vos commentaires me donnent le courage de m'y remettre!

Cécile : très juste ce que tu dis sur l'image et sur la peinture.

Hélène : je n'arrive pas du tout à mettre de commentaires sur le blog, mais je voulais juste dire que j'avais trouvé la peinture "eleven years later" très réussie. J'aime les températures de couleur dans cette montagne.

Anonyme : je vois très bien de quelle peinture il s'agit, maintenant. ;-)