dimanche 27 janvier 2008

filets de sécurité - safety nets

Le singe peintre, par Jean-Baptiste-Siméon Chardin.


Dans le Sketchbook publié aux éditions Vanguard dont je parlais la semaine dernière, Jeffrey Jones et George Pratt discutent très justement du vrai aspect de l'horreur commerciale : l'étape du croquis. Bien sûr, nous devons tous dessiner des croquis pour nous aider à composer nos images définitives, mais pourquoi diable faire en plus des croquis uniquement destinés à faire plaisir aux éditeurs? Le poète doit-il montrer des brouillons de rimes et de poèmes pour prouver qu'il sait en faire, ou bien ne donne-t-il pas juste des poèmes - qu'ils soient bons ou mauvais, et par là même acceptés ou non?

Il est presque impossible de proposer la moindre image sans passer par tout une série de croquis devant être approuvés par tant de monde qu'on peut être sûr que le choix définitif prendra un peu à un croquis, un peu à un autre, et presque toujours, ce qui sera retenu sera le pire de chacun, quand ce ne sera pas le plus mauvais croquis tout court qui sera sélectionné. En résumé, l'on est payé pour refaire une mauvaise image, avec les idées d'autres personnes et non les siennes propres. A tel point que l'on est souvent tenté de ne rien peindre du tout et de leur offrir plutôt une boîte de crayola pour qu'ils puissent peindre eux-même leur propre création, plutôt que de devoir jouer au singe savant de service.

Non seulement ne peut-on pas se concentrer comme il le faudrait pourant sur une seule composition, mais devons-nous proposer de multiples versions alternatives, qui sont presque toujours bâclées, puisque leur bu en soi est pour nous de donner bonne allure au croquis que l'on préfère, mais qui, par un curieux procédé hélas, se retrouvent plus fréquemment choisies que celui-ci. L'on demande parfois des études en couleur, voire des roughs de mise en page, un tas de choses qui nuisent au travail proprement dit, mais qui donnent à ceux qui ne peignent pas la couverture l'impression de participer au processus créatif.

Il est devenu courant de demander à l'illustrateur d'envoyer des images de son travail en cours, et de juger telle ou telle chose qui n'est de toute façon que temporaire. Les difficultés ne font qu'accroître lorsqu'on aborde la question des couleurs. Il faut qu'elles soient toujours plus vives, plus contrastées, parce que des études ont montré que les couleurs vives et contrastées donnent envie d'acheter. Moyennant quoi, nos couvertures sont toutes aveuglantes, et nous ne percevons plus qu'un cafouillis de couleurs criardes sur les étalages.

Tous ces aspects de l'illustration tendent à pointer l'une des difficultés majeures et insolubles de telles méthodes de travail : les éditeurs veulent à tout prix sentir un filet de sécurité sous chacun de leur pas, tandis que la plupart des artistes détestent jusqu'à la seule idée d'une telle sécurité.



Le singe peintre, by Alexandre-Gabriel Decamps.


In the Vanguard Sketchbook I mentioned last week, Jeffrey Jones and George Pratt discuss of the real commercial work horror : the sketch validation by the publishing team. Of course, you always need to do sketches to help you painting along the way, but why do you have to make other ones just for the publishers? Do poetry writers show rough rhymes and poems to them, don't they prove them they know how to handle rhymes by just giving them poems - for good or bad?

It is next to impossible to paint a single picture without having to show half a dozen sketches, that will eventually be judged by so many people their initial purpose will be totally pointless. You can bet a thousand dollars they will chose a bit of the first sketch, the lower part of the second one, the top right-hand corner of the third... or just take the very worst one of them and ask you to make a painting out of it. So, basically, you're just paid to redo a bad drawing of other people's ideas. You're often tempted to stop making such pictures and give them a box of crayola instead, so that they could paint their own creation themselves. But you don't and you accept to be the monkey-man.

You just can't get straight to the picture you have in mind, with your own ideas, and try to do your best. You have to make the same crappy sketch a second time, with paints this time. And even if you worked a lot on the sketch you liked the most, they'll ask you to do a color version of one of the worst ones. Sometimes, they even ask you to do color compositions, rough layouts, and such things that can only do harm to your final piece of illustration, but seem to satisfy the clients by letting them believe they do actually have a part in the artistic process.

It's now a common nightmare to not just making the picture (which is difficult enough in its own way), but to giving work in progress previews, to let them judge an unfinished painting. They always say it lacks details. Of course it lacks details : it's unfinished! So you have to paint details before the general key of the painting, is that it? Because problems just get worse when you consider color work. You're always asked to paint more vivid and contrasted colors than you would wisely do, because some psychological studies proved those kinds of bright colors made people buy books wraped with such colors. Now that bookstores are full of blinding vivid covers, it just seems stupid, doesn't it?

All these aspects of the creative process reveal the most unsolvable issue of such a method, which is that art directors and publishers can't help needing a safety net, when most artists just hate the very idea of such a thing.

samedi 26 janvier 2008

rudyard kipling

Départ / Departure.
brou de noix sur papier / walnut stain on paper
- 40x16 cm. 2007


Si je ne pouvais illustrer qu'un seul livre, je rêverais qu'il s'agisse de L'homme qui voulut être roi, de Rudyard Kipling. Rien dans cette nouvelle ne me déplaît et rarement texte a eu sur moi un tel charme : grandeur, exotisme, aventure, intêret pour les personnages principaux comme les secondaires, humour... Le texte n'a rien perdu à être adapté au cinéma par John Huston (les deux versions se complètent), et malgré les belles images du film qui rangeraient les Seigneur des Anneaux de Peter Jackson au rayon d'épopées du pauvre, le livre est toujours riche d'images inédites, d'évocations fabuleuses.

Voici deux ans maintenant que je dessine des vues et des portraits tirés du livre de Kipling, et j'essayerai dans les semaines à venir de scanner certaines images de ces carnets de croquis. Pour commencer, voici un décor au brou de noix situé au début du récit, tandis que le voyage commence à peine, dans lequel j'ai essayé de retrouver des éléments typiques d'architecture et de mettre l'accent sur l'échelle et la lumière.



If I could draw one book and then retire, I wish it would be The Man Who Would Be King, by Rudyard Kipling. No other fiction has such an impact on me, and I still don't find anything I dislike about this story of two Englishmen travelling through India to take possession of a small country and become kings. It's exotic, fun, elegant... For once, the John Huston film was maybe as good as the short story, and the two versions seem very complementary to each other. Full of beautiful shots, it makes the Peter Jackson's Lord of the Rings Trilogy look cheap and bad, but none of those shots does arm to the original book, which delivers new images each time you read it.

It's been two years now, since I first sketched pictures based on this one, and I'll try to publish those Kipling sketchbooks on this weblog : sets, landscapes, character studies... For now, this is a city wall sketch, at the beginning of the journey, in which I tried to capture a local element of architecture and emphasize light and scale.

vendredi 25 janvier 2008

cheval - horse

Cheval / Horse. crayon et brou de noix sur papier
pencil and walnut stain on paper - 40x30 cm. 2007

Illustration pour Le Figaro Littéraire. Ce cheval faisait partie d'une composition plus large de croquis autour d'écrivains célèbres et de leurs animaux fétiches. Les compositions finales sont visibles sur mon portfolio en ligne, mais dans des versions de petites dimensions.



I did this drawing for a french newspaper, Le Figaro Littéraire. This horse was just a part of a broader composition of several sketches, gathered for an article about some writers and their favorite animals. You can check the group in my on-line portfolio, if you don't care about tiny pictures.

jeudi 24 janvier 2008

portrait

Portrait. huile sur papier / oil on paper - 30x22 cm. 2008


Cette étude de 2 heures a été peinte aux Ateliers Beaux-Arts de Montparnasse, à Paris. L'on peut venir étudier le même modèle dans la même pose plusieurs fois dans la semaine, mais ne pouvant pas me consacrer autant à cet atelier, je travaille souvent vite, à prima, et dans des formats n'excédant pas 40x50. Les parties les plus foncées sont traitées en transparence, et les clairs, en pâte.

Ci dessous, une tentative de photographier l'image devant une lampe pour montrer en transparence les zones épaisses (en noir) et les zones fines/diluées (en blanc).



Portrait. transparence / transparency


Once again, this 2-hours study was painted at the Beaux-Arts Workshop, in Paris.One can come everyday of the week to paint the same model and attitude. As I can't spend much time there, I always paint quick alla prima studies of medium dimensions. Dark tones are scumbled or painted very thinly, with washes of mineral spirits, whereas light tones are painted with fully loaded brushes, with much impasto.

The b&w picture was taken in front of a lamp to show the distinct transparencies of the brushstrokes : in black, the impasto and in white, the glazes and thinned paint.

mercredi 23 janvier 2008

endormie - asleep

Endormie / Asleep #1. monotype sur papier
monotype on paper
- 9x13 cm. 2008


Voici un exemple de deux monotypes consécutifs réalisés sur la même plaque. Lors du premier tirage, l'encre ne laisse qu'une empreinte très vague sur la plaque, et il est rare de pouvoir imprimer une deuxième feuille, à moins de rechercher un effet diffus et presque translucide.

Il est facile de revenir sur la plaque au pinceau, de peindre une deuxième version grâce aux grandes lignes de dessin que le passage sous presse n'a pas effacées. Une astuce consiste aussi à utiliser des plaques de plastique et de dessiner ces lignes sur l'envers, de sorte à pouvoir s'y référer au long du travail de peinture.



Endormie / Asleep #2. monotype sur papier
monotype on paper
- 9x13 cm. 2008


Here is an example of two distinct monotypes made on the very same plate. When you print the first sheet, the press doesn't get all the ink off the plate, so that it still shows a slight, pale version of the drawing afterwards. If it's evanescence you're looking for, you can still use that amount of ink to print another image without another painting again.

You can also repaint on that plate in order to do a different monotype of the same drawing, with the great benefit of having a good block-in at your disposal. One trick I use is to paint on plastic plates, and drawing the major lines on the other side of the plate, so that you can paint over and over again without erasing and eventually losing them.

mardi 22 janvier 2008

adam

Adam. crayon et aquarelle sur papier
pencil and watercolor on paper
- 29x21 cm. 2007


Cette aquarelle répond à un dessin au crayon, Eve, que je présenterai une fois prochaine. Peut-être même que j'en ferai une version couleur, pour finir le diptyque.



This watercolor sketch is the matching piece of a pencil drawing called Eve, that will be published here another time. I'll try to make a color version of it, to complete the diptych.

lundi 21 janvier 2008

aperçus - thumbnails

Tintagel. 4 étapes / 4 stages - 2007


Quand la couleur est requise, j'apprécie l'aquarelle pour la plupart des illustrations intérieures d'un livre. Si je préfère utiliser les calques au minimum, je travaille en revanche mes compositions sur des réductions du format final, par homothétie. Ici, une série de petits croquis plus petits qu'une demi-carte à jouer a permis de trouver la composition générale de l'image, sans chercher à aller au delà d'un motif abstrait, puis de trouver les contrastes, et les emplacements de chaque élément. La version définitive est agrandie à l'aide d'une grille. Sans calques, je peux travailler le dessin final en volume, et de façon plus fine que si je reproduisais en transparence un croquis douteux, à l'échelle ou agrandi par photocopieuse. Je crois qu'en utilisant le calque, l'on tend à reproduire tel quel ce qui nous a plu dans le croquis, pour ne pas le perdre, mais en courant le risque de répéter des erreurs.

(note : lorsque le livre sera publié, j'essayerai d'obtenir une version agrandie et de bonne qualité de l'image en couleur. Celle-ci n'est qu'un aperçu jpg du travail en cours.)



When I do color illustrations inside a book, I like working with watercolors. Since I don't use tracing paper, I spend the first time doing several b&w thumbnails and then select the one I'm satisfied with, to enlarge it on the board with the simple use of the grid. Without tracing paper, I can care more of drawing mistakes, and making the final stage look right. Working with tracing paper leads often to repeating stupid mistakes than could easily be corrected if you did the whole drawing once again instead of copying.

(note : I'll try to get a large and hi-quality version of the color stage when the book will be published. This one is a just a jpg preview of work in progress.)

jeffrey jones

Art by Jeffrey Jones.


Nous avons tous nos artistes favoris, et souvent en avons-nous bien trop pour les nommer tous, et les apprécions-nous de tant de façons différentes qu'il est inutile de chercher à les ranger dans un ordre quelconque. Mais parmi ceux-là, certains nous ouvrent les yeux davantage que d'autres. Jeffrey Jones est de ces illustrateurs qui ont été une révélation pour moi, et celui qui m'a donné envie de peindre à l'huile.
En France, où l'huile a été remise au goût du jour par François Roca, dont il y a pourtant beaucoup à dire, les images enlevées, au pinceau riche, de Jones rompent avec la manie du propre initiée par Roca, ce lisse absolu et maniaque qui gangrène l'illustration jeunesse. Nos illustrateurs "réalistes" peignent peut-être mille fois plus propre que Goya, Velazquez, Sargent, Degas et Waterhouse réunis, mais à quoi bon?

Pour se faire une idée du travail de Jones, UnderWood Books a publié deux beaux ouvrages, The Art of Jeffrey Jones, ainsi que Age of Innocence : The Romantic Art of Jeffrey Jones, mais ce dernier, le plus beau selon moi, est semble-t-il épuisé. Le plus récent Sketchbook publié aux éditions Vanguard est un magnifique recueil de croquis réunis au fil d'une conversation passionnante entre Jones et George Pratt, autre fantastique peintre américain.
Vous pouvez d'ores et déjà vous rendre sur le site de Jeffrey Jones, sorte de sympathique bazar dans lequel l'on finit toujours par trouver des choses qu'on n'avait pas encore vues.

Jeffrey Jones



Caveman detail, by Jeffrey Jones.


We all have favorite artists, and we often like too many of them to count and make lists of the ones we love the most. But, even among a hundred favorite painters, few still mean something special to us, in the way they opened our eyes to new pictorial languages. Jeffrey Jones is a very special one among my favorite artists, an epiphany of my life, to say in his own words. His work made me fond of oil paints as a medium, and in France, where the new "oil painting revival" for illustrations was launched by François Roca and his followers, that meant a very new approach of that medium to me. Roca is the still unpunished master of copying the old masters (Remington, Pyle, Wyeth, Waterhouse...) and modern masters (Phil Hale, Scott Gustafson...), but he does it in an as technically brilliant as incredibly dull way. I suspect our new realism-in-oil illustrators to be dangerously obsessed with smooth and clean work, so clean, and over-brushed, over-melted brush-strokes that I would almost regret old airbrush paintings. Perhaps their work is a thousand times more clean and smooth than Goya's, Velazquez', Degas', Sargent's, Waterhouse's put together, but it still seems incredibly boring to me. I'd like to see more accidents and bravura.

If you want to see some of Jones' work, you can check two beautiful art books, published by UnderWood : The Art of Jeffrey Jones and Age of Innocence : the Romantic Art of Jeffrey Jones. I prefer the latter, but I'm afraid it is out of print. His Sketchbook, by Vanguard publishers, is one of the finest books I have in my collection, rich of hundreds of black & white sketches, along with a fascinating conversation between Jones and George Pratt. Reading this book could easily spare two years of poor art instruction. You can also have a look at his website, a funny mess of drawings and thoughts, where you'll sure find some treasures every time you'll check it.

Jeffrey Jones

dimanche 20 janvier 2008

portes - doors

Troyes. brou de noix sur papier / walnut stain on paper - 15x11 cm. 2008


J'ai dessiné la petite porte d'église hier soir, lors d'un week-end à Troyes. La ville est riche de nombreuses églises et maisons médiévales, aux façades à colombages et aux tuiles vernissées. La lumière déclinante ne m'a pas permis de pousser le dessin au delà du simple croquis.
Le second dessin est une étude à la plume d'une petite librairie canadienne, près de Cluny, à Paris. J'aimais particulièrement le bric-à-brac de livres entroposés et le drapeau canadien suspendu devant la belle arche de la porte. Mais là aussi, il me fallut terminer le dessin assez vite, puisque le sol sur lequel j'étais assis était sale, et que d'une fenêtre au dessus, un homme jetait des pelletées de ciment dans le vide.



The Abbey Bookshop. plume sur papier / pen & ink on paper - 28x20 cm. 2007


I did the brown little sketch yesterday, while spending the week-end in the city of Troyes, in the east of France, Champagne actually. Troyes is full of beautiful medieval buildings, with sumptuous woodwork and colored tiles roofs. But darkness was falling fast and I couldn't draw more than this quick tonal study.
The second one is a bit more detailed view of an old Canadian bookshop, in Paris, but there again, I had to leave quickly, because of the dirt on the floor I was sitting on, and of an odd man who was very busy throwing large shovelfuls of cement by his window above my head.

vendredi 18 janvier 2008

dragon

Dragon. huile sur carton / oil on board - 50x24 cm. 2007


J'ai réalisé cette peinture dans le cadre d'un livre publié par une galerie parisienne spécialisée dans la vente d'originaux de bandes dessinées. Peut-être que mon courrier n'arriva jamais, ou que mon contact jugea l'image trop mauvaise pour dire quoi que ce soit, mais je n'ai jamais eu de réponse. C'est pourtant une image qui me plaît. L'essentiel est peint sur une surface à grain, avec des brosses dures et au couteau.



This is a painting I did for a book on dragons published by a comic original plates oriented gallery in Paris. Maybe my friend never got my e-mail and picture, or was too embarrassed by this awful painting to give a reply. Nevertheless, this illustration is a favorite of mine. Most of the brushstrokes are done with stiff brushes and a palette knife on a rough drawing board.

jeudi 17 janvier 2008

portrait

Portrait. huile sur carton / oil on board - 30x20 cm. 12/2007


Une étude de 2 heures aux Ateliers Beaux-Arts, à Paris. L'atelier, divisé en deux salles, permet de peindre selon notre envie de la nature morte ou du modèle vivant, et je préfère souvent le modèle vivant. Ce modèle a un visage riche en couleurs et en textures, qui me semblait bien se prêter à un portrait à l'huile, sur un support au gesso assez rêche.



A 2-hours study made at the Beaux-Arts Workshop, in Paris. Divided in two separate classrooms, this workshop allows us to do several still lives or one figure study, according to our mood. Mine is often for the latter. This male model's face is very textured and colored, and I found it very interesting to paint with oil on a gesso primed rough board.

mercredi 16 janvier 2008

the boss

The boss. monotype sur papier / monotype on paper - 9x13 cm. 2008


Voici un monotype de petit format, inspiré d'une photo de Bruce Springsteen. Possédant une presse minuscule, il est difficile de réaliser de larges coups de pinceaux sur de si petites plaques, mais cette limite permet par agrandissement de conserver un aspect brossé que je trouve intéressant. J'utilise pour chaque image une bonne douzaine de pinceaux, tous le plus large possible.
De manière générale, j'apprécie d'avoir un très grand nombre de pinceaux pour la peinture, mais dont la taille varie peu. Plus que pour des tailles différentes, il me semble que le bénéfice à tirer de nombreux pinceaux est d'avoir des instruments bien secs et bien propres. On peut toujours peindre un tracé fin avec la tranche d'un large pinceau en martre, mais on ne peut pas peindre un ton pur, épais ou brillant avec un pinceau sale ou humide.



Here is a small monotype, loosely based upon a recent picture of Bruce Springsteen. I got my press from my late grandmother, and since it is a very small one, it doesn't allow me to do large plates, and therefore ample brushwork. When enlarged, however, the pictures do show some painterly manner, which I find interesting.
I use many brushes to paint, but of few different sizes : when working, I don't care for variety of brush sizes as much as I do for having clean and dry brushes
at hand. One can paint a very thin line, even with the side of a large, soft bristle, but can't get a pure and brilliant tone with a wet and dirty brush.

mardi 15 janvier 2008

scribe

Scribe. crayon et aquarelle sur papier
pencil and watercolor on paper
- 29x21 cm. 2007


Cette aquarelle d'un scribe persan a été réalisée pour un livre jeunesse, mi-fiction mi-documentaire, à paraître ce printemps. Ne disposant pas de scribe et n'habitant pas en Perse, je me suis pris comme modèle. Les décorations du tissu sont empruntées au Grammar of Ornament d'Owen Jones, un superbe ouvrage de 1856 dont on peut trouver les pages ici et aussi disponible en édition papier Dover.



This watercolor of a persian scribe will be published this spring among others in a half-fiction half-document children book. Since I don't dispose of any real scribe at home, I used myself as a model to get the whole attitude done. The ornaments on his dress are taken from the sumptuous Grammar of Ornament, by Owen Jones, which can be seen online, or in the Dover republication of the original book.

lundi 14 janvier 2008

ange - angel

Ange. crayon sur papier / pencil on paper - 30x40 cm. 2007


Ce dessin d'une femme-ange enceinte était prévu pour être le croquis rapide d'une peinture à venir, mais finalement jamais réalisée. J'ai essayé de peindre cette image, mais au bout de plusieurs heures sans aucun résultat, j'ai finalement abandonné l'idée. Jusqu'à une autre fois, peut-être.



Angel (detail). crayon sur papier / pencil on paper - 30x40 cm. 2007


This pregnant angel drawing was intended to be the first sketch of a future painting that I eventually never did. I actually tried to realize the painting, but after hours on it with no concrete results, I thought much wiser to give up. Until next time, I hope...

harold speed

The Practice & Science of Drawing. - Dover


Parmi les nombreux livres d'enseignement artistique que l'on peut trouver en librairie, la plupart explorent trop souvent le détail de certaines méthodes, et constituent par là même un apport artistique des plus faibles. L'on trouve des livres pour peindre les chevaux au galop de trois-quarts, des côtes bretonnes par temps gris, des motos rouge, mais très peu de bons livres sur le dessin en lui-même. Science and Practice of Drawing, par Harold Speed est une exception. D'un contenu très dense, l'on pourrait le lire chaque jour et y apprendre sans cesse de nouvelles choses, autant techniques que spirituelles. S'il ne devait y avoir qu'un seul livre dans ma bibliothèque, ce serait celui-là. Oil Painting Techniques and Materials, du même auteur, est aussi un excellent ouvrage de référence.



Oil Painting Techniques and Materials. - Dover


Among instruction art books one can find at his local bookstore, most only deals with very specific technical details, like how to draw horses from the back in full motion, england seashore by a windy morning, red motorbikes in every possible view... but very few do care about drawing for itself. Science and Practice of Drawing, by Harold Speed is a remarkable exception, for it manages to be very technical in many aspects, but has also a beautiful, spiritual approach of drawing. If I had to get rid of all the books in my library, I couldn't throw away this one. Oil Painting Techniques and Materials, from the same author, is also an excellent reference.

samedi 12 janvier 2008

grands et petits croquis - small and large sketches

Sketchbook. crayon sur papier / pencil on paper - 30x60 cm. 2008


Voici deux pages prises dans un de mes carnets de croquis actuels. Au départ, chaque double est prévue pour être plutôt sobre, avec un dessin, deux maximum, et beaucoup de blanc ; puis, comme souvent, je rajoute de nombreuses petites études, qui finissent par couvrir toute la surface. Ce sont essentiellement des petits gribouillis de visages, de bouts de nez ou d'oreilles, mais rien vraiment propre et fini. De petit format, tous ou presque sont dessinés avec des crayons secs et des porte-mines. Ci dessous, en revanche, un grand dessin plus poussé, d'après une statue du Louvre, où l'accent est mis sur la lumière et les contours, ce que permet davantage un travail au fusain.



Étude/Study. fusain sur papier / charcoal on paper - 40x30 cm. 2007


First is a foldout page from one my current sketchbooks. I always start a new page with the intention of leaving a lot of white space, but I eventually cover the whole space with many doodles, quick sketches of faces, ears, noses, hands, sometimes flowers... Very small, I usually draw this kind of doodles with a sharp pencil or an automatic one. The second plate is from a larger sketchbook, in which I can do broad images with a good charcoal. This one is a sculpture from the Louvre. I like charcoal for its luminous quality, and the lost and found edges you can get.

vendredi 11 janvier 2008

une couverture - book cover

Le cercle des myosotis #1. huile sur papier / oil on paper - 40x40 cm. 2007


Pour la première illustration présentée sur ce journal, j'ai choisi une image de 2007, étant tenu de ne pas publier de peintures exécutées pour des livres à paraître prochainement.
J'ai choisi cette couverture d'un roman jeunesse aux éditions Mango, car je suis en train de travailler sur un autre ouvrage pour eux, d'une part, et parce que cela me donne l'occasion de présenter une peinture que j'estime achevée, disons celle que j'aurais aimé voir imprimée, ainsi que la version définitive souhaitée par l'éditeur, soit donc une image un peu plus détaillée et plus vive en couleur.
Je suis très heureux d'avoir pu présenter ce type d'illustration (personnage de dos et plutôt sensuel, traité flou...) pour un public assez jeune. Le problème de la peinture traditionnelle est qu'une retouche est définitive, l'original est changé, à moins de revenir à nouveau dessus, ce qui n'est jamais une bonne idée.



Le cercle des myosotis #2. huile sur papier / oil on paper - 40x40 cm. 2007


Since I'd rather not show pictures I've done for books to come (some paragraph of the contracts I sign might say something unpleasant about this), the first illustration of the series to come is a cover I did last year for a french publisher called Mango.
First is the picture I wish they would have accepted, with very few details ; but I was asked to enhance the red cloth of the girl, and add some details here and there. I still like the cover, especially for the movement of the girl. I don't find many young adults books in France where you see the character from the back, and with this kind of attitude.
I just wish I could get a few steps back, before the bright red cloth.

jeudi 10 janvier 2008

peinture à l'huile du jeudi - thursday=oil painting day

Calanques. huile sur carton / oil on board - 20x20 cm. 11/2007


Je vais essayer de répartir les nouveaux dessins de manière ordonnée, histoire de ne pas se retrouver trois jours de suite avec des monotypes puis deux autres avec des couleurs. Voici le rythme que je compte appliquer :

• lundi : crayonné
• mardi : aquarelle, rough couleur
• mercredi : monotype
• jeudi : peinture
• vendredi : illustration
• samedi : carnet de croquis
• dimanche : quelques pensées (art, Paris, originalité...), techniques, artistes, livres recommandés...

Voici donc une petite étude à l'huile des rochers des calanques près de Cassis dans laquelle je tenais essentiellement à capturer l'impression lumineuse par le jeu des températures colorées. Habitant Paris, il m'est rare de pouvoir m'exercer à la peinture de paysage, si bien que lorsque l'occasion se présente, je cherche davantage la lumière et les températures de couleur que le dessin complet des choses, en somme ce qu'une photographie ne pourrait pas reproduire. C'est même l'enseignement que je tiens à tirer du travail en plein air.



In the next weeks, I'll try to publish my most recent works according to some clear principle, so that I don't bore anyone with pictures of the same technique over and over again. Let's say I'll divide the week that way :

• monday : illustration sketch
• tuesday : watercolor, rough color work
• wednesday : monotype
• thursday : oil painting
• friday : illustration
• saturday : drawing from life, sketchbook
• sunday : thoughts on being an illustrator in Paris, technical hints, books to read, favorite artists...

So, to start the new oil painting series, here is a quick study of rocks near Marseille, in which I tried to capture the warm light of late afternoon with expressive color temperatures. Living in Paris, I hardly paint landscapes and effects of nature, but when I find the right opportunity, I just want to get straight to light consideration and not so much reproducing the exact form of what I'm looking at. I want to paint what a photographic image couldn't tell me, that is light & color temperature. That's what I want to understand when I do plein air.

mercredi 9 janvier 2008

mon journal en images - my daily art weblog

Dushehra. monotype - canson gravure 200g - 5x5 cm. 2007


Bienvenue sur mon journal illustré. Je publierai au fil des jours, des semaines, certains de mes plus récents travaux, des crayonnés, des dessins poussés, de la couleur, au crayon, à l'aquarelle, à l'huile, et peut-être à la tablette. De nombreux dessins seront mis à disposition sur eBay dès lors que j'aurais compris comment il faut s'y prendre.



Welcome to my illustration weblog. I'll soon publish some of my latest images, mostly sketches and drawings, but also color pictures in oil as well as watercolors. Some of them will be proposed on eBay.